Il est un peu soul, c'est le soir, il est sans abri je le vois.
Je l'entends parler de ce jeter dans la seine.
Je lui demande une cigarette, il m'offre sa dernière, je refuse, j'accepte. Un handicapé passe, il me demande une cigarette, je lui donne la sienne, panache qui nous fait rire.
Il me parle avec son coeur, un coeur immense, bien plus que le mien. Il me dit 'l'argent, ce n'est rien'. Il le sort du fond de ses tripes. Je suis dubitatif.
Il me parle de sa vie actuelle, de ses difficultés d'être dans la rue. Il me parle de Dieu, de ses prières et de son travail sur son coeur et ses pensées.
Il me dit "je voudrais juste revoir mes quinze frêres et soeurs".
Il me parle de son honneté, de ce qu'il apprit en France, de son vouloir de coeur et d'esprit pur.
Il est bien bien plus pret de Dieu que moi. Il vit dans le denument, se plaignant de rien et tachant d'aimer sa vie.
Il a perdu ses travails, il est sans papier.
Il voudrait rentrer, mais en trouvant lui même un travail la bas, pour arriver dignement devant ses freres et soeurs.
Il me parle du mensonge de bien des africains qui disent vivre comme des milliardaires.
Il aime la France, il la remercie sincèrement de l'avoir accueilli, lui qui s'est refusé à l'asile politique car il était parti a l'aventure lorsqu'il était plus jeune et ça aurait été comme entaché l'honneur de sa famille.
J'écoute, et je lui dis de parler a son frêre, de lui demander de l'aide.
Il ne veut pas, il a honte.
Son grand frere l'aidera c'est sur, même après quinze ans. Mais il ne veut pas, il veut réussir à rentrer sans l'aide de sa famille.
Je lui dit de parler sincèrement à son frere.
Je lui dit de deposer sa fierté .
Il s'en va avec un "Dieu te benisse", il chancele un peu. Peut-être l'idée fera son chemin, les associations peuvent-elles aider ?
