Le secret de la vie
Les yeux pétillants, c’est rare, un sourire carnassier, il longe obnubilé les trottoirs d’un pâté de maison toujours plus séré. Il s’est décidé, cette porte ci est forcément la bonne. Elle a été mal refermée, il entre. L’immeuble est ancien, en trois étages peut-être quatre. Il y règne une odeur de renfermé humide, l’escalier en bois est mité, les peintures délabrées, l’ascenseur est en panne. Tandis qu’il monte les marches grinçantes, déjà il devine qu’il a enfin gagné. Un écriteau attire son regard, une touche personnelle en couleur sous une sonnette métallisée, c’est elle.
Il sonne une fois puis deux, il entend des pas énervés. Elle entrouvre la porte, il y glisse son pied. Elle est surprise mais se reprend aussitôt. Bleu glacial contre brun ardent, elle tente de le repousser, peine perdue, il s’est installé. Le temps s’arrête tandis que, de force, il lui ramène la nuque pour un baiser. Un instant crispée, elle cède, d’un coup de talon il claque la porte, elle la verrouille. Leurs lèvres se mordent, leurs langues se cherchent, leurs yeux se ferment. Toujours accolés, elle le tire vers la chambre à coucher.
(Coupez !)
Face à face, brun azur, bleu brûlant, ils s’embrassent, ils s’enlacent. Assise à genoux, il l’enserre des siens, lent effeuillage passionné. Il lui caresse les seins, le cou, les hanches, le sexe, déjà elle le prend dans sa bouche.
(Coupez !!)
Ils sont nus maintenant, elle et ses formes, lui et ses angles. Elle le câline de la langue, il lui lèche le sien. Vibrants, ils se détachent un instant pour de nouveau s’arrimer.
(...)
Offerte, il la prend doucement. Ses mains agrippent ses fesses, elle se soulève pour l’accueillir plus en avant. Il dévore son cou, étouffe des halètements. Ils roulent, bleu absent, brun vacillant. Mains sur sa poitrine, avide, elle s’empale les hanches.
Blanc.